Syllogomanie : Accumuler des objets sans pouvoir s'en séparer

Publié le 22/11/2024
  • Prévention

Avez-vous, ou l’un de vos proches, une tendance à accumuler de nombreux objets et éprouvez-vous de la difficulté à vous en défaire ? Si cet attachement aux objets complique votre quotidien, il pourrait s’agir d’une forme de syllogomanie.

Une accumulation pathologique

Magazines entassés dans un coin, vêtements jamais portés ou manuels d’appareils anciens qui s’accumulent dans la cuisine… ce sont autant d’indices visibles de la syllogomanie.

Ce trouble psychique se caractérise par  une accumulation pathologique d’objets en tous genres, sans utilité, voire de déchets et d’une impossibilité de jeter  explique le docteur Maurice Bensoussan, psychiatre et président de l’Association française de psychiatrie (AFP) et du Syndicat des psychiatres français (SPF). Le fait d’entasser et d’empiler tous ces objets a un retentissement sur la vie quotidienne et sociale du patient et entraîne une souffrance.  Lorsque cette accumulation se poursuit, elle peut rendre certaines pièces inutilisables ou provoquer un isolement social, la personne évitant d’accueillir des proches.

On estime que 2 à 3 % de la population est concernée, constate le psychiatre. Cependant, il n’existe pas encore de profil type des individus touchés. Quant à savoir quel type de personne est plus concerné : Nous ne disposons pas encore d’une typologie précise , répond-il. 

Le syndrome de Diogène : la manifestation la plus extrême

Le syndrome de Diogène, forme extrême de la syllogomanie, est caractérisé par une accumulation désordonnée d’objets, y compris de déchets personnels. Cette accumulation s'accompagne souvent d’une hygiène négligée et d’un isolement social. Il s’agit là d’une forme extrême de syllogomanie indique le docteur Bensoussan. Elle est aussi plus large puisqu’elle associe l’accumulation, la négligence de l’hygiène corporelle et domestique ainsi que l’isolement social. 

Causes et facteurs déclenchants de la syllogomanie

Les origines de cette tendance peuvent être variées : Il peut être l’expression de difficultés personnelles, être lié à une anxiété ou à une fragilité, énumère Maurice Bensoussan. La syllogomanie peut aussi être liée à d’autres troubles tels que le stress post-traumatique ou l’hyperactivité, explique le psychiatre, qui encourage une introspection pour identifier la source du symptôme. 

Accompagnement et prise en charge

Pour traiter la syllogomanie, une approche combinée est souvent recommandée : thérapies cognitives et comportementales (TCC) et, au besoin, traitement médicamenteux. Mais reconnaître le besoin d’aide reste une étape délicate. Il est parfois compliqué de prendre conscience de sa situation et de reconnaître que l’on a besoin d’aide, confirme le psychiatre. Certains patients arrivent toutefois à entamer la démarche de soins.  

À lire aussi